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UNE RÊVERIE AUTOUR DU SONGE D'UNE NUIT D'ÉTÉ DE WILLIAM SHAKESPEARE

Cette pièce qui se veut une farce sur le désir et les relations – relations entre parents et enfants, mais aussi liens du couple – est totalement loufoque. Esprits pudibonds, conservateurs, passez votre chemin ! Cupidon est malade a l’esprit très rabelaisien. Les Matinales d'Espace 2, Thierry Sartoretti. L’histoire commence le jour du mariage d’Hermia, la mère de Tine, avec Lysandre, le père de Robin. Il y a de l'électricité dans l'air. Entre joie et angoisse. Pour les enfants le compte à rebours a démarré. Il faut changer le cours des choses. Tel est leur pari secret. Cupidon est malade, d'accord. Mais il a toussé à plusieurs reprises dans un pot de confiture vide, que Tine a récupéré. Et celui qui respire ce pot tombe amoureux de la première personne qu'il croise... Et ça marche, mais comme tout dans la vie, jamais comme on l'avait pensé. Dans cette adaptation libre du Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare, on parle de sortilège et de magie. On parle de ce qui commence et de ce qui s’achève, de ce qui se transforme aussi. On est au cœur de l’humain. On parle d’amour, d’amour de l’autre et d’amour de soi, mais aussi d’amour du théâtre. Amours inconditionnelles ; seules amours que les enfants connaissent. "Je dis souvent que la poésie naît de la reconnaissance de ce qu’on a en nous, consciemment ou non. Que cela nous soit arrivé ou pas, d’avoir des parents divorcés ; l’envie de changer le cours des choses, d’intervenir sur les destins, l’envie de croire qu’il puisse y avoir un Cupidon qui agisse sur les cœurs des uns et des autres, c’est très beau en soi. Quand on est amoureux, on est poète !" Jean Bellorini
Hermia Un mariage est une journée d’éclaboussures amoureuses. On saute dans la piscine et tout le monde reçoit de l’eau. Lysandre Et tu pensais que les enfants sauteraient avec nous ? Hermia Ils doivent nous laisser une chance Pauline Sales est l’une des auteures dramatiques francophones les plus reconnues. Son écriture est mordante, acide parfois, toujours pleine de finesse. On la sent ici travaillée souterrainement par les forces shakespeariennes et l’épaisse forêt du Songe qui renforcent encore sa poésie et sa drôlerie. Les mises en scène de Jean Bellorini étonnent toujours par leur grâce musicale, leur amplitude et le vent de jeunesse qui souffle sur le plateau dès qu’il s’en empare. Sa démarche est à la fois éminemment limpide, accessible et profondément savante. Retrouvez sur notre blog un entretien avec Jean Bellorini, réalisé durant les répétitions à Am Stram Gram en octobre 2014.

Les notes de l'auteure et du metteur en scène

PAULINES SALES, AUTEURE Les enfants sont partout et on les oublie le plus souvent, même quand on en a, on les oublie. On oublie qu’une partie du monde est habitée par les enfants et l’influence que ça a et qui ne se mesure pas. On les oublie parce qu’il faut presque toujours penser à autre chose tout en pensant continuellement à eux quand on en a. Où trouver le temps, dans l’accélération du quotidien, de penser comme eux ? Eux ne nous oublient pratiquement jamais. Comment auraient-ils le choix ? Nous les accompagnons, dirigeons, nourrissons, éduquons, bien ou mal, bien et mal. Regarder les enfants jouer, c’est en apprendre sur nous, les conversations que nous avons tenues, les films que nous avons vus, la longueur de nos coups de téléphone, le temps passé devant nos écrans, comment on crie et comment on embrasse. Les enfants ramassent nos traces comme des petits cailloux blancs. Ils nous miment et se préparent à demain où ils seront grands, libres de faire ce qu’ils voudront, peut-être le contraire exact de ce qu’ils nous voient faire. Dans Le songe d’une nuit d’été, des mondes parallèles se croisent et s’entrechoquent autour principalement de l’amour. Le monde surnaturel, représenté par Titania et Obéron, observe et piège les humains avec une fleur magique qui vous fait tomber amoureux comme on tombe d’une échelle. Lorsque Fabrice Melquiot m’a proposé une rêverie adressée à tous autour de cette œuvre de Shakespeare, j’ai pensé que c’était une bonne occasion pour les enfants, qui habitent le monde surnaturel instinctivement (monde dont nous avons été chassés sans même nous en rendre compte), d’espionner le monde dit réel des adultes sur cette question hautement importante et mystérieuse, et qui les regarde de près, l’amour et le désamour, les adolescents du songe devenant dans cette nouvelle version, des parents d’aujourd’hui. Les enfants vont ainsi examiner comment les adultes aiment et puis plus, et puis aiment encore et puis plus. Avec une grande interrogation sur ce qui fait aimer et puis plus. Ils vont éprouver les adultes en leur tendant le piège de l’amour à répétition. À partir du moment où on aime plus d’une fois, jusqu’à combien de fois peut-on aimer ? Pourquoi s’arrêter ? Car ce serait quoi aimer ? Et qu’est-ce qu’on aime ? Et combien de temps ? Et qu’est-ce qui fait aimer ? Si c’est un jeu absurde ? Un manège infini ? Les enfants vont faire le pari, sans oublier de croiser horriblement fort les doigts derrière le dos, que l’amour n’existe pas et ce sont les adultes qui vont le leur prouver. À moins que… JEAN BELLORINI, METTEUR EN SCÈNE Nous sommes le jour du mariage. Il y a de l'électricité dans l'air. Entre joie et angoisse. Pour les enfants le compte à rebours a démarré. Il faut changer le cours des choses. Tel est leur pari secret. Il nous faut rêver un spectacle effréné où les êtres humains sont dépassés par la mise en jeu des situations. On ne doit plus savoir si ce sont les personnages ou les acteurs eux mêmes qui sont entraînés dans cette folie. On dit "jouer" au théâtre. Les acteurs sont de grands enfants qui cultivent l'étonnement. La folie du jeu rend ivre... L'espace aussi sera un espace à jouer. Un spectacle sur gazon avec arrière plan de match de foot. Un mini pot de confiture contenant le "charme" caché dans un ballon. Chacun frappe dans la balle comme pour donner un coup de pied dans le destin de nos vies. La musique, elle, sera le rythme endiablé de nos battements de cœurs au moment où l'on voudrait tout faire pour faire marche arrière. Entre des sons disco et techno - mais toujours pop, les marches nuptiales feront leur apparition... Un clavecin, des claviers, des orgues, une batterie électronique et une grosse timbale. Purcell et son Fairy Queen, Shakespeare et son Songe seront présents comme des fantômes. La passion est au centre de la vie, au centre du jeu de la vie, des jeux dans la vie. Si le théâtre devrait tendre à être la vie, la vie, elle, est toujours du théâtre... If love's a sweet passion why does it torment? If a bitter, oh tell me, whence comes my content? Since I suffer with pleasure, why should I complain, or grieve at my fate, when I know it's in vain? Yet so pleasing the pain is so soft as the dart, That at once it both wounds me and tickles my heart. Si l’amour est une douce passion, pourquoi tourmente-t-il? Si cette passion est amère, oh, dis-moi d’où vient ma joie? Puisque je souffre avec plaisir, pourquoi me plaindre ou m’affliger de mon sort, alors que je sais que c’est vanité? Pourtant si agréable est le mal, si doux le dard qu’il me blesse et en même temps flatte mon coeur. Extrait de Fairy Queen de Henry Purcell (1692), dont le livret est une adaptation anonyme du Songe d'une nuit d'été. Pour aller plus loin... Retrouvez sur notre blog un entretien avec Jean Bellorini, réalisé durant les répétitions à Am Stram Gram en octobre 2014.

Biographies

JEAN BELLORINI Né en 1981, Jean Bellorini a été formé à l’école Claude-Mathieu. Avec sa compagnie Air de lune, qu’il a fondée en 2001, il a été accueilli au Théâtre du Soleil puis associé aux centres dramatiques nationaux de Toulouse et de Saint-Denis. Son travail au plateau se distingue notamment par ses adaptations de textes littéraires majeurs ou d’œuvres du théâtre contemporain dans lesquelles il instille une grande vitalité issue du travail collectif de la troupe. Depuis 2014, il est le directeur artistique du Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis. Jean Bellorini a reçu le prix Jean-Jacques Gautier 2012 de la SACD et le prix de la révélation théâtrale 2012 décerné par le syndicat de la critique. Son adaptation autour de Rabelais, Paroles gelées, a été distinguée par le prix de la mise en scène au Palmarès du Théâtre 2013, ainsi que par le Molière du meilleur spectacle 2014. Cette année, le metteur en scène s’est également vu décerner le Molière de la mise en scène à la fois pour Paroles gelées et La Bonne âme du Se-Tchouan de Brecht. PAULINE SALES Née en 1969, Pauline Sales est comédienne et auteur. Ses pièces sont éditées aux Solitaires Intempestifs et à l’Arche. Elles ont été mises en scène par Richard Brunel, Marie-Pierre Bésanger, Philippe Delaigue, Laurent Laffargue, Jean-Claude Berutti. D’octobre 2002 à mai 2007, elle a été auteur associée à la Comédie de Valence (Centre Dramatique National Drôme-Ardèche). Plusieurs de ses pièces sont traduites en anglais et en allemand et ont été représentées à l’étranger. Depuis janvier 2009, elle codirige avec Vincent Garanger le Préau, Centre Dramatique Régional de Basse-Normandie - Vire. Sa pièce En travaux est sa première mise en scène.

Distribution et crédits

Cupidon est malade est la première création du Théâtre Am Stram Gram pour la saison 2014-2015, en partenariat avec Le Préau de Vire (Basse-Normandie), le Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, les Maisons Mainou de Vandœuvres et le soutien du Service culturel Migros. Texte Pauline Sales Mise en scène Jean Bellorini Avec Olivia Châtain Nathalie Cuenet Mathieu Delmonté Pierre-Isaïe Duc Aurélie Edeline Julien Gaspar Musiciens Michalis Boliakis (clavecin et orgue) Hugo Sablic (percussions) Scénographie et lumière Jean Bellorini assisté de Yves Chardonnens, Rémi Furrer, Frédéric Lefèvre et Xavier Thien Musique Michalis Boliakis, Hugo Sablic et Jean Bellorini Son Clive Jenkins Costumes Laurianne Scimemi assistée de Lucie Guillemet et Maria Muscalu Assistanat à la mise en scène Karyll Elgrichi Coproduction Théâtre Am Stram Gram, Genève, Théâtre Gérard Philippe, Centre dramatique national de Saint-Denis et Le Préau, Centre dramatique régional de Basse-Normandie - Vire avec la participation artistique du Jeune Théâtre National. Avec le soutien du Service culturel Migros Genève et des Maisons Mainou de Vandoeuvres, Résidence Suisse d’Ecriture Dramatique et de Musique pour la Scène. Le texte est une commande du Théâtre Am Stram Gram. Le spectacle intègre le Parcours Enfance et Jeunesse du Théâtre de la Ville pour l’ensemble des représentations au TGP de Saint-Denis. Le texte paraît aux éditions Les Solitaires Intempestifs en novembre 2014. Le Théâtre Am Stram Gram est subventionné par la Ville de Genève et par la République et canton de Genève.

Dès 8 ans

Texte Pauline Sales
Mise en scène Jean Bellorini


NOVEMBRE
mar 04 19h
ven 07 19h
sam 08 17h
dim 09 17h
ven 14 19h
sam 15 17h
dim 16 17h

DOSSIER DE PRESSE

Saison 2014-15  Theatre AM STRAM GRAM
Saison 2014-15  Theatre AM STRAM GRAM
Saison 2014-15  Theatre AM STRAM GRAM  Photos: E. Carecchio

La pièce est éditée aux éditions Les Solitaires Intempestifs.
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