Les 3 brigands

Tomi Ungerer s’est éteint le 9 février 2019, à l’âge de 87 ans. Il laisse derrière lui une oeuvre colossale : 140 livres, 40 000 dessins, des albums pour enfants, des affiches politiques, des sculptures, des ouvrages satiriques pour adultes. Tous les membres du collectif avaient en eux des traces d’Ungerer. Un dessin, un personnage. Ah c’est lui. Ah oui. Ah ça je connais. Ungerer. L’ogre Ungerer. Celui qui réalisa son premier ouvrage en 1943 ; il avait 13 ans. Pas froid aux yeux, Ungerer. Ça embrasse la vie, ça veut brasser les kids, ça ne craint pas la réalité, ça sait ce que c’est la poésie, et l’enfance. Un maître, un vrai. Ungerer a inventé Les Trois Brigands en 1961. Devenu un classique. Comme pas mal d’autres de ses livres : Le Géant de Zeralda, Jean de la Lune ou Papaski. Ces trois bandits vêtus de noir et armés d’un tromblon, d’un soufflet rempli de poivre et d’une hache rouge ont fait le tour du monde, tout comme Tiffany, la petite orpheline descendue de sa diligence pour les mener par le bout du nez. La metteuse en scène Angélique Friant imagine Tiffany devenue grande et se retournant sur ses souvenirs, comme on revient toujours aux histoires qui nous ont construit.e.s. Angélique connaît Genève et Genève connaît la démarche d’Angélique et de sa compagnie, Succursale 101. Marionnette, vidéo, musique, théâtre et danse : ici, on marche à la lisière des langages, avec une force d’évocation qu’on avait déjà aimée dans le voyage spatial d’Éclipse, produit par le Théâtre des Marionnettes, dans Couac, joué à l’occasion d’une édition du festival de La Bâtie ou dans Navires/Astronautes, laboratoire marionnettique présenté à Am Stram Gram. Petits et grands, venez les yeux fermés voir le grand Ungerer ; suivez la hache rouge et fouette cocher !

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