LE PRINCE DE LA TERREUR

Fabrice Melquiot Brico Jardin & Cie Paul Desveaux

THÉÂTRE MUSICAL / CRÉATION AM STRAM GRAM DÈS 8 ANS / DURÉE 1H

 

Chère Belle Époque,

Je ne sais pas si j’ai raison d’être jalouse de toi, mais disons que sur le papier tu fais envie. Tu étais l’enfance d’un siècle, et je suis l’enfance d’un autre. Qui t’a inventée, toi ? Qui t’a donné ce nom : Belle Époque ? Quel nom me donnera-t-on, dans quelques années, quand il faudra parler de moi dans les manuels d’histoire ? Je te regarde et je me demande ce qu’il est devenu, l’art de vivre « à la française ». Et l’insouciance ? La joie de vivre ? Ils sont où, les froufrous, les flonflons ? Je pense à Marie Curie et Fantômas, au Moulin-Rouge et à Pigalle. Reconnais que c’est à Paris que tu étais la plus belle. Je pense aux rues de Montmartre où, en 1897, le Théâtre du Grand-Guignol ouvrait ses portes. Je pense aux gens qui venaient crier au scandale, hurler de peur par plaisir et se faire asperger de faux-sang, je pense à André de Lorde qui écrivait des pièces de théâtre comme on saigne du nez. Un Prince. Le Prince de la Terreur.

Sur scène, il y avait des fous, des médecins, des fous médecins, des médecins fous. Le théâtre rencontrait la médecine, et la médecine n’ignorait rien de la folie qui n’ignore rien du théâtre, puisqu’il faut être un peu cintré pour lui consacrer sa vie. Il fallait exorciser. Il faut toujours exorciser. On n’avait pas peur de tacher les fauteuils. Le rouge était mis ; au cœur des molécules d’hémoglobine, quand le fer rencontre l’oxygène : c’est là que naît le rouge. Le rouge est une oxydation. Comme le temps qui passe.

Tu étais belle, même si ce n’est pas vrai. Je ne suis pas mal non plus, même si c’est faux. J’ai mon insouciance, ma joie de vivre. J’essaie. Je fais de mon mieux. Heureusement qu’on a le rock n’roll. Tu ne sais pas ce que c’est, toi, le rock n’roll. Dis-toi juste que le pouls du monde se prend à l’aide d’une guitare électrique et d’une batterie et que le sens de la vie tient dans une chanson de trois minutes.

Tu avais André Antoine, on a Paul Desveaux. Tu avais Louis Mercanton, on a Christian Scheidt. Tu avais Sarah Bernhardt, on a Mariama Sylla. Tu avais Mistinguett, on a Brico Jardin. Alors du calme.

L’Époque Actuelle

 

DISTRIBUTION

Texte Fabrice Melquiot écrit pour Brico Jardin & Cie Mise en scène Paul Desveaux assisté de Tamara Fischer Composition musicale Simon Aeschimann Avec Christian Scheidt et Brico Jardin (Simon Aeschimann, Maël Godinat, Vincent Hänni, Pascal Jean, Mariama Sylla) Scénographie Émilie Faif Costumes Anne-Laure Futin assistée de Verena Dubach Sculpture, peinture, accessoires Judith Dubois assistée d’Anne-Laure Futin Maquillage, coiffure, perruque Katrine Zingg Lumière Jean-Marc Serre Vidéo Gabriel Bonnefoy Régie lumière Rémi Fürrer Régie son Benjamin Tixhon Régie plateau François-Xavier Thien Régie plateau ou lumière Julien Talpain Construction du décor Les Ateliers du Lignon – Genève Coproduction Théâtre Am Stram Gram – Genève et Brico Jardin Soutien Fondation Leenaards


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