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Présentation

Sur son île, dans sa bulle, Jacques, treize ans, n’a plus qu’un ami, Oscar, visage tout puissant régnant sur son regard et habitant muet des écrans qui l’entourent. Jacques ne sait plus pourquoi ni comment il a échoué dans cet espace coupé du monde et hanté par la Main. Il attend de revivre. En attendant, il joue à inventer des jeux pour tromper l’ennui et le silence. Il joue à rêver des ailleurs. Et comme souvent lorsqu’on ne sait plus quoi faire, il tombe amoureux. D’une fille super : Mademoiselle l’Électricité. Le problème, c’est qu’il n’est pas le seul. Face-à-face entre un comédien et un personnage de réalité virtuelle, le spectacle questionne la relation que nous entretenons avec les technologies ancrées dans le quotidien de notre société. Les machines, dans leurs déclinaisons innombrables, sont des compagnons de route, des présences dans nos maisons, des interlocuteurs dociles, des puits où nous tombons de notre plein gré. Qu’espérons-nous de cette relation obsédante ? Qu’est-ce que la réalité virtuelle ? Où se situe la limite entre le réel et le virtuel ? Une amitié numérique 7.12.13 Le Temps DOSSIER DE PRESSE DOSSIER PÉDAGOGIQUE

crédit photo Emmanuelle Murbach « Le spectacle, dans son entièreté, pourrait se définir comme une mise en abîme infinie, habile et talentueuse, sur l’ambiguïté du virtuel. Le monde dépeint sur le plateau nous est à la fois étranger et familier. Fabrice Melquiot et Roland Auzet (compositeur, metteur en scène) interrogent notre rapport à la réalité, et donc au virtuel, avec une intelligence notable, en créant un espace-temps poétique, celui de la représentation, où toutes les suppositions deviennent possibles. Qui, de l’homme ou de la machine, invente qui ? Qui manipule qui ? Qui dépend de qui ? En donnant une réponse possible, dont on se demande si elle relève de la science-fiction, Melquiot et Auzet soulèvent des questions d’une contemporanéité effrayante. » Le Bien Public Le texte de la pièce est disponible dans la collection L’Arche / Am Stram Gram. VENEZ FAIRE LA CONNAISSANCE D'OSCAR ! Le blog d'Oscar est désormais en ligne : www.reseau-oscar.com Entrez dans son univers et découvrez son histoire, ses rêves, sa vie, son oeuvre...

la parole de l'auteur et du metteur en scène

L'AVATAR : INTERACTIONS HUMAINES MEDIATISEES Le terme avatar trouve son origine en Inde, dont le sens vient des incarnations (sous forme d'animaux, d'humains, etc.) d'un dieu hindou, et qui est celui de descente, descente divine sur terre pour rétablir le dharma, sauver les mondes du désordre cosmique, engendré par les ennemis des dieux (les démons) ; généralement les avatars, ou incarnations, sont ceux du dieu Vishnou, fils de la déesse Ahimsâ et du dieu Dharma1 : mais on trouve aussi dans la mythologie populaire et classique le dieu Shiva ou Brahmâ, et d'autres encore, descendre parmi les créatures terrestres. Depuis la fin du XIX siècle, avatar s'emploie aussi au sens figuré. Dans le cadre d'investigation pour le projet "Aucun homme n'est une île", la notion d'avatar est motrice, afin de permettre un zoom entre l'homme du récit et le personnage de réalité virtuelle dans le cadre de notre culture contemporaine liée à la technologie. Nous étudions l'origine cybernétique et ludique de l'avatar, nous retraçons l'adoption et l'expansion d'un terme qui finit par s'appliquer aussi bien à son domaine initial, les jeux vidéo, qu'aux sites ou services web accueillant une représentation de soi. Et c'est bien sur cet axe que le travail dramaturgique est axé. Doté d'un statut transversal, l'avatar constitue ainsi un point de jonction et de comparaison entre deux types de milieux interactifs bien distincts, les environnements hyper-médiatiques - qui sont des agglomérations de medias hyper-liés - et les mondes cyber-médiatiques - qui forment des simulations audiovisuelles et interactives d'univers cohérents. Notre souhait, à travers ces éléments est de questionner sous un autre jour les débats sur l'identité et la traçabilité, le récit proposant en alternance des choses qui surviennent à la réalité et des passages à l'acte. Tout ceci afin de distinguer les hybridations sociales liées à la présence de la technologie (et à anticiper une véritable cybersphère naissance) qui est conjointement engendrée par la mobilité, par la géolocalisation et par cette "avatarisation" généralisée de nous tous. Ce phénomène de fond nous invite à comprendre comment prend corps, dans l'ici et le maintenant, notre présence numériquement située. L'auteur, Fabrice Melquiot Ce que nous voudrions découvrir, ce sont les modalités d'un dialogue singulier ; peut-être une dyade : le virtuel et le vivant trouveraient au coeur de la représentation à se déployer à égalité d'espace, de parole et de temps. Soit un personnage qui n'existe (peut-être) pas : Oscar (peut-être) quatorze ans - donne-t-on un âge à quelqu'un qui n'existe (peut-être) pas ? Mettons qu'on lui donne un âge incertain. Soit Oscar, personnage virtuel. Etre-machine, condamné à vivre la vie des programmes informatiques, sur un écran de quelques mètres carrés. Soit Jacques, (assurément) quinze ans. Jacques est un personnage de théâtre habitant une fiction ; il est interprété par un comédien de chair et d'os. Oscar et Jacques s'attirent, se rencontrent, se confient l'un à l'autre, se complètent, aiment soudain la même fille de quatorze ou quinze ans, (peut-être le même public de quatorze ou quinze ans ?), alors Oscar et Jacques s'en veulent, se jalousent et s'affrontent - à mains nues contre écran plat ; image contre viande. Il s'agit donc d'un dialogue qui tourne mal, un face à face qui aurait pu devenir dyade, s'il n'avait fini en duel. Et si c'était Oscar qui rêvait Jacques ? Si Jacques était l'habitant d'une surface produite par Oscar ? Si nous étions, nous, humains, les objets entêtants des machines ? Si nous étions leurs seuls amis ? Et si elles cessaient de rêver, que ferions-nous? Si elles nous abandonnaient, où irions-nous ? Les enfants, les adolescents, savent vivre avec les spectres : spectres de voix dans les téléphones, fantômes dans les écrans. Comme si c'était quelqu'un. Comme si quelqu'un était là. Comme s'il fallait que quelqu'un soit là, toujours. Comme s'il y avait un diable dans la solitude. Comme si la solitude convoquait un réel menaçant. Comme si le réel était le diable. Le metteur en scène, Roland Auzet Face-à-face entre un comédien et un personnage de réalité virtuelle, ce spectacle est un travail d'écriture dramatique et de théâtre musical pour le jeune public, avec un questionnement fondamental sur les technologies bien ancrées dans le quotidien de notre société. La trame relate l'histoire d'un jeune homme en relation avec un personnage de réalité virtuelle dans un environnement de nouvelle technologie. Le texte privilégiera une histoire avec des éléments "repères" décrivant une lisibilité dramaturgique où la place du jeune spectateur trouvera sens pour lui et pour la mission d'un tel projet. Les thèmes abordés seront : Qu'est-ce que la réalité virtuelle, où se trouve la limite entre le réel et le virtuel ? Qu'est-ce qui pousse l'homme à vouloir créer des mondes virtuels ? La traduction du virtuel est toujours basée sur des "ailleurs", mais pourquoi l'un des deux mondes est-il supérieur à l'autre ? Il y aura dans le texte des pistes qui tendent vers une interprétation du monde qui nous entoure où "l'univers n'a pas d'autre sens que celui que nous lui donnons", et comme le dit Sartre : "l'homme est condamné à être libre". Interroger l'histoire, inventer des "outils" poétiques, témoigner pour comprendre pourquoi "nous sommes trop petits pour nous perdre !" est le centre de ce projet. Le pari est d'investir une perception foncièrement naïve du monde (celle d'un personnage virtuel) de toute la portée critique sur l'histoire et sur notre société. Que ce soit par sa conscience ou par son regard, simultanément accusateur, analytique et distanciateur, jeté curieusement sur tout ce qui l'entoure, ce spectacle fouille notre relation à "l'artificiel", aux autres et à nous-mêmes. Une histoire se noue dans la confrontation du personnage de réalité virtuelle avec le comédien. Il est le garant de ses "limites". Leur dualité sera le moteur du récit d'un événement dont nous n'avons pas connaissance au début du spectacle. Mais nous le découvrons peu à peu. La pièce est conçue comme un dispositif d'immersion où le rapport avec le public est augmenté à travers la perception des images et du son. Un environnement 3D est à l'étude. La dimension musicale sera portée par un dispositif électroacoustique spatialisé. L'interaction entre les éléments sonores et visuels sera motrice pour le récit.

Distribution et production

texte Fabrice Melquiot conception, musique & mise en scène Roland Auzet comédien Julien Romelard personnage de réalité virtuelle Oscar création électronique Olivier Pasquet scénographie & environnement vidéo Arié Van Egmond assistant mise en scène Julien Avril création lumière Bernard Revel auteurs du personnage de réalité virtuelle Catherine Ikam & Louis Fleri Mademoiselle l’Électricité Olivia Carrère voix de Mademoiselle l’Électricité Evelyne Hotier construction des décors Les Constructeurs Une création du Théâtre de la Renaissance, Scène conventionnée théâtre et musique, Oullins Grand Lyon. Coproduction Théâtre Am Stram Gram, Genève / Hexagone, Scène nationale de Meylan / Scène nationale de l’Oise Espace Jean Legendre Théâtre de Compiègne / Act- Opus. Avec le soutien de la région Rhône-Alpes dans le cadre du Fonds SCAN, Dièse # Rhône-Alpes et du DICRéAM. L’Arche est l’éditeur du texte représenté. Remerciements à Artara et Ayaka Niwano, au Théâtre Théo Argence, Saint-Priest.

à partir de 8 ans
Durée : 1h
DOSSIER PÉDAGOGIQUE

texte Fabrice Melquiot
conception, musique et mise en scène Roland Auzet


DÉCEMBRE
mar 10 19h
mer 11 15h
sam 14 17h
dim 15 17h
mar 17 19h

EXTRAIT

J'avais jamais eu d'image comme amie
J'ai l'impression de t'avoir toujours connu